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Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709). Saint-Cyran, Jansénius, Arnauld, Pascal, Nicole, Angélique de Saint-Jean, Paris, H. Champion, coll. « Lumière Classique », 2010, 537 pages.
Prix Victor Cousin 2011 de l'Académie des Sciences Morales et Politiques
Depuis les travaux de Sainte-Beuve, Port-Royal est un objet d’étude dont la cohérence n’est guère contestée. Pourtant, il semble difficile de définir ce qui fait son unité, au-delà des seuls liens de famille et de parti. Une source permet de mieux comprendre ce mouvement intellectuel et religieux étroitement lié à un monastère de cisterciennes : saint Bernard (1091-1153). « Père » des religieuses, mais aussi « dernier des Pères de l’Église » confirmant la doctrine de saint Augustin, l’abbé de Clairvaux est le modèle d’une réforme à la fois morale et théologique, à la croisée de la tradition monastique et de l’augustinisme défendus à Port-Royal.
Cette étude est également une synthèse inédite sur saint Bernard au XVIIe siècle. De manière surprenante au regard de l’opposition canonique du Moyen-Âge et des temps modernes, l’abbé de Clairvaux apparaît comme l’une des effigies du catholicisme classique. Méditée par les grandes figures de l’époque, comme Bossuet, Fénelon, Mabillon ou Rancé, son œuvre est une autorité dans des domaines aussi divers que la théologie (grâce et libre arbitre), la mystique (amour de soi et amour de Dieu), l’ascétique (l’obéissance), la spiritualité (l’oraison), l’exégèse (l’interprétation allégorique des Écritures), la rhétorique (l’éloquence biblique), l’anthropologie spirituelle (le socratisme chrétien).
Au XVIIe siècle, les interprétations des écrits bernardins divergent mais sont fondées sur des cadres conceptuels communs, étrangers à la pensée des moines médiévaux. La lecture d’une œuvre considérée comme la quintessence de l’esprit des Pères conduit ainsi à des synthèses profondément modernes. Le retour aux sources revendiqué par le catholicisme classique est paradoxal : l’apogée patristique est aussi une rupture dans la tradition issue des Pères.
Recensions :
Annie Noblesse-Rocher, Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, 2011, t. 91, n° 4, p. 597.
Philippe Richard, « Splendeur de la tradition et reflet de l'abbé de Clairvaux à Port-Royal », Acta Fabula, Notes de lectures
Sylvio Hermann de Franceschi, Dix-septième siècle, 2/2012, n° 255, p. 371-378.
François Trémolières, Revue de l’histoire des religions, 3/2012.
Michaël Quisinsky, Francia on Line, 2012-4.
Nicolas Lyon-Caen, Revue d’Histoire de l’Église de France, t. 98, n° 241, juillet - décembre 2012, p. 432-433.
Gemma Simmonds, Collectanea cisterciensia, t. 18, 2013, p. 190-193.
Yves Krumenacker, Recherches de Science Religieuse, 102/2, 2014, p. 331-333.
Pascale Thouvenin, Revue des Sciences Religieuses, n° 89-1, 2015, p. 113-115.
Emission télévisée sur saint Bernard de Clairvaux : La Foi prise au mot (janvier 2016).
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